version 1.43, dernière mise à jour le 16 janvier 2019.
Lors de son lancement, XML
a été perçu comme une réelle chance pour les développeurs d'avoir à disposition un langage simple d'utilisation, portable sans difficulté d'une machine -et d'une application- à une autre, et libre de droits. Dans les premiers temps, un fichier XML
, si on voulait le standardiser en utilisant un vrai langage général de description, devait dépendre d'une
DTD
. Mais ce format de description, hérité de SGML
, souffre de nombreuses déficiences.
Premièrement, les DTD
ne sont pas au format XML
. Cela signifie qu'il est nécessaire d'utiliser un outil spécial pour manipuler un tel fichier, différent de celui utilisé pour l'édition du fichier XML
.
Deuxièmement, les DTD
ne supportent pas les « espaces de nom » (nous reviendrons sur cette notion). En pratique, cela implique qu'il n'est pas possible d'importer des définitions de balises définies par ailleurs dans un fichier XML
défini par une DTD
.
Troisièmement, le « typage » des données (c'est-à-dire la possibilité de spécifier par exemple qu'un attribut ne doit être qu'un nombre entier) est extrêmement limité.
Conçu pour pallier les déficiences pré-citées des DTD
, XML Schema
propose des nouveautés en plus des fonctionnalités fournies par les DTD :
Le typage des données est introduit, ce qui permet la gestion de booléens, d'entiers, d'intervalles de temps… Il est même possible de créer de nouveaux types à partir de types existants.
La notion d'héritage. Les éléments peuvent hériter du contenu et des attributs d'un autre élément.
Le support des espaces de nom.
Les indicateurs d'occurrences des éléments peuvent être tout nombre non négatif (rappel : dans une DTD
, on est limité à 0, 1 ou un nombre infini d'occurrences pour un élément).
Les schémas sont très facilement concevables par modules.
Le but d'un schéma est de définir une classe de documents XML
. Il permet de décrire les autorisations d'imbrication et l'ordre d'apparition des éléments et de leurs attributs, tout comme une DTD
. Mais il permet aussi d'aller au-delà.
Un premier point intéressant est qu'un fichier Schema XML
est un document XML
. Cela permet à un tel document d'être manipulé de la même manière que n'importe quel autre fichier XML
, et en particulier par une feuille de style XSL
. Par exemple, il est notamment possible d'automatiser la création d'une documentation à partir d'un schéma, fondée sur les commentaires et explications qui s'y trouvent. C'est d'ailleurs chose facile avec l'éditeur oXygen, via le menu Modules d'extension>Schema Documentation, à partir d'un exemple de schéma, de produire la documentation correspondante.
Le vocabulaire de XML Schema
est composé d'environ 30 éléments et attributs. Ce vocabulaire est, a priori de manière bizarrement récursive et « auto-référente », défini dans un Schéma. Mais il existe également une DTD.
Comme tout document XML
, un Schema XML
commence par un prologue, et a un élément racine.
<?xml version="1.0" encoding="ISO-8859-1"?>
<xs:schema xmlns:xs="http://www.w3.org/2001/XMLSchema">
<!-- déclarations d'éléments, d'attributs et de types ici -->
</xs:schema>
L'élément racine est l'élément xs:schema
. Pour le moment, oubliez l'attribut xmlns:xs
(dont le rôle est le même que celui que nous avons déjà rencontré lors du cours sur les feuilles de style), et qui fait référence à l'espace de noms utilisé pour l'écriture du fichier. Il faut simplement retenir que tout élément d'un schéma doit commencer par le préfixe xs.
Nous allons voir, par la suite, comment déclarer éléments et attributs à l'aide d'un schéma.
Un élément, dans un schéma, se déclare avec la balise <xs:element>
. Par exemple,
<?xml version="1.0" encoding="ISO-8859-1"?>
<xs:schema xmlns:xs="http://www.w3.org/2001/XMLSchema">
<xs:element name="contacts" type="typeContacts" />
<xs:element name="remarque" type="xs:string" />
<!-- déclarations de types ici -->
</xs:schema>
Le schéma précédent déclare deux éléments : un élément contacts
et un élément remarque
. Chaque élément est « typé » -c'est-à-dire qu'il doit respecter un certain format de données. L'élément contacts
est ainsi du type typeContacts
, qui est un type complexe défini par l'utilisateur. L'élément remarque quant à lui est du type xs:string
qui est un type simple prédéfini de XML Schema
.
Chaque élément déclaré est associé à un type de données via l'attribut type
. Les éléments pouvant contenir des élément-enfants ou posséder des attributs sont dits de type complexe, tandis que les éléments n'en contenant pas sont dits de type simple. Nous reviendrons plus loin sur cette notion de type de données.
À la différence des éléments, un attribut ne peut être que de type simple. Cela signifie que les attributs, comme avec les DTD
, ne peuvent contenir d'autres éléments ou attributs. De plus, les déclarations d'attributs doivent être placées après les définitions des types complexes, autrement dit, après les éléments xs:sequence
, xs:choice
et xs:all
(voir plus loin). Pour mémoire, rappelons que dans une DTD
, l'ordre des déclarations n'a pas d'importance.
L'exemple suivant montre la déclaration d'un attribut maj
de type xs:date
(un autre type simple) qui indique la date de dernière mise à jour de la liste des contacts.
<?xml version="1.0" encoding="ISO-8859-1"?>
<xs:schema xmlns:xs="http://www.w3.org/2001/XMLSchema">
<xs:element name="contacts" type="typeContacts" />
<xs:element name="remarque" type="xs:string">
<!-- déclarations de types ici -->
<xs:complexType>
<!-- déclarations du modèle de contenu ici -->
<xs:attribute name="maj" type="xs:date" />
</xs:complexType>
</xs:element>
</xs:schema>
Tout comme dans une DTD
, un attribut peut avoir un indicateur d'occurrences.
L'élément attribute
d'un Schema XML
peut avoir trois attributs optionnels : use
(valeur par défaut : optional
), default
et fixed
. Des combinaisons de ces trois attributs permettent de paramétrer ce qui est acceptable ou non dans le fichier XML
final (attribut obligatoire, optionnel, possédant une valeur par défaut…). Par exemple, la ligne suivante permet de rendre l'attribut maj
optionnel, avec une valeur par défaut au 11 octobre 2003 s'il n'apparaît pas (le format de date est standardisé : cette date s'écrit donc à la norme ISO 8601 année-mois-jour ; cela permet en outre de plus facilement classer les dates).
<xs:attribute name="maj" type="xs:date" use="optional" default="2003-10-11" />
Quand l'attribut fixed
est renseigné, la seule valeur que peut prendre l'attribut déclaré est celle de l'attribut fixed
. Cet attribut permet de « réserver » des noms d'attributs pour une utilisation future, dans le cadre d'une mise à jour du schéma.
Le tableau suivant présente une comparaison entre le format DTD
et le XML Schema
.
DTD |
Attribut |
Attribut |
Attribut |
Commentaire |
---|---|---|---|---|
CDATA #REQUIRED |
required |
|||
CDATA "blabla" |
blabla |
|||
CDATA #IMPLIED |
||||
CDATA #FIXED "blabla" |
blabla |
L'attribut |
||
prohibited |
Cet attribut ne doit pas apparaître |
Table 1. Contraintes d'occurrences fixables par les attributs use
, default
et fixed
.
Il est à noter que la valeur de l'attribut default
doit être conforme au type déclaré. Par exemple…
<xs:attribute name="maj" type="xs:date" use="optional" default="-43" />
… produirait une erreur à la validation du schéma.
Un autre type de déclaration d'attributs dans les DTD
, la liste de choix, est possible grâce à une restriction de type ; nous y reviendrons.
XML Schema
propose une fonctionnalité supplémentaire, permettant de déclarer des groupes d'attributs (groupes auxquels il est possible de faire appel lors d'une déclaration d'éléments). Cela permet d'éviter de répéter des informations de déclarations.
<xs:element name="elt1">
<xs:complexType mixed="true">
<xs:attributeGroup ref="groupe1" />
</xs:complexType>
</xs:element>
<xs:element name="elt2">
<xs:complexType mixed="true">
<xs:attributeGroup ref="groupe1" />
</xs:complexType>
</xs:element>
<xs:attributeGroup name="groupe1">
<xs:attribute name="attr1" use="required" />
<xs:attribute name="attr2" default="blabla" use="optional" />
<xs:attribute name="attr3" />
<xs:attribute name="attr4" fixed="blabla" />
</xs:attributeGroup>
Un tel élément est de type complexe, car il contient au moins un attribut. Afin de spécifier qu'il peut contenir également du texte, on utilise l'attribut mixed
de l'élément xs:complexType
. Par défaut, mixed="false"
; il faut dans ce cas forcer mixed="true"
. Par exemple,
<xs:element name="elt">
<xs:complexType mixed="true">
<xs:attribute name="attr" type="xs:string" use="optional" />
</xs:complexType>
</xs:element>
Un élément peut contenir du texte ainsi que des éléments enfants. Il doit dans ce cas être de type complexe, et sa déclaration doit elle aussi utiliser l'attribut mixed
:
<xs:element name="elt">
<xs:complexType mixed="true">
<xs:choice minOccurs="0" maxOccurs="unbounded">
<xs:element name="enfant" />
<xs:element name="kid" />
<xs:element name="Kind" />
</xs:choice>
</xs:complexType>
</xs:element>
La procédure précédente de déclaration d'éléments peut amener à une structure de type « poupée russe » des déclarations. Pour des raisons de clarté, il est beaucoup plus avantageux d'ordonner ces déclarations, ainsi qu'on peut le voir sur cet exemple (on ne fera pas attention, pour le moment, aux « définitions de type »).
Il est recommandé de commencer par déclarer les éléments et attributs de type simple, puis ceux de type complexe. On peut en effet faire référence, dans une déclaration de type complexe, à un élément de type simple prélablement défini. Par exemple…
<xs:element name="livre">
<xs:complexType>
<xs:sequence>
<xs:element name="auteur" type="xs:string" />
<xs:element name="pages" type="xs:positiveInteger" />
</xs:sequence>
</xs:complexType>
</xs:element>
… est plus difficile à maintenir que…
<xs:element name="pages" type="xs:positiveInteger" />
<xs:element name="auteur" type="xs:string" />
<xs:element name="livre">
<xs:complexType>
<xs:sequence>
<xs:element ref="auteur" />
<xs:element ref="pages" />
</xs:sequence>
</xs:complexType>
</xs:element>
Ainsi que nous l'avons déjà brièvement signalé, XML Schema
permet de spécifier des types de données bien plus finement que le langage DTD
. Il distingue notamment types simples et types complexes.
Les types de données simples ne peuvent comporter ni attributs, ni éléments enfants. Il en existe de nombreux, prédéfinis, mais il est également possible d'en « dériver » de nouveaux (nous reviendrons plus loin sur cette fonctionnalité). Enfin, il est possible de déclarer des « listes » de types.
Nombreux sont les types prédéfinis dans la bibliothèque de types intégrés de XML Schema
. La figure suivante en donne la hiérarchie, et leur liste détaillée figure sur le site du W3C.
Les types de données les plus simples (les chaînes de caractères) que permettaient les DTDs sont conservés, mais d'autres ont fait leur apparition. On pourra envisager, par exemple, dans un schéma décrivant un bon de commande, la déclaration d'un attribut quantite
:
<xs:attribute name="quantite" type="xs:positiveInteger" use="optional" value="1" />
… qui force la valeur de l'attribut à être un entier positif. Un bon de commande XML
suivant ce schéma, ayant une commande spécifiant quantite="-3"
sera alors automatiquement refusé par le système. Un document respectant un tel schéma peut dès lors être enregistré directement dans une base de données, sans contrôle supplémentaire sur ce point.
Les types listes sont des suites de types simples (ou atomiques). XML Schema
possède trois types de listes intégrés : NMTOKENS
, ENTITIES
et IDREFS
. Il est également possible de créer une liste personnalisée, par « dérivation » de types existants. Par exemple,
<xs:simpleType name="numéroDeTéléphone">
<xs:list itemType="xs:unsignedByte" />
</xs:simpleType>
Un élément conforme à cette déclaration serait <téléphone>01 44 27 60 11</téléphone>
.
Il est également possible d'indiquer des contraintes plus fortes sur les types simples ; ces contraintes s'appellent des « facettes ». Elles permettent par exemple de limiter la longueur de notre numéro de téléphone à 10 nombres. Nous reviendrons sur les facettes.
Les listes et les types simples intégrés ne permettent pas de choisir le type de contenu d'un élément. On peut désirer, par exemple, qu'un type autorise soit un nombre, soit une chaîne de caractères particuliers. Il est possible de le faire à l'aide d'une déclaration d'union. Par exemple, sous réserve que le type simple numéroDeTéléphone
ait été préalablement défini (voir précédemment), on peut déclarer…
<xs:simpleType name="numéroDeTéléphoneMnémoTechnique">
<xs:union memberTypes="xs:string numéroDeTéléphone" />
</xs:simpleType>
Les éléments suivants sont alors des « instances » valides de cette déclaration :
<téléphone>18</téléphone>
<téléphone>Pompiers</téléphone>
Un élément de type simple ne peut pas contenir de sous-élément. Il est nécessaire pour cela de le déclarer de type complexe. On peut alors déclarer des séquences d'éléments, des types de choix ou des contraintes d'occurrences.
Nous savons déjà comment, dans une DTD
, nous pouvons déclarer un élément comme pouvant contenir une suite de sous-éléments dans un ordre déterminé. Il est bien sûr possible de faire de même avec un schéma.
On utilise pour ce faire l'élément xs:sequence
, qui reproduit l'opérateur ,
du langage DTD
. Ainsi…
<xs:complexType>
<xs:sequence>
<xs:element name="nom" type="xs:string" />
<xs:element name="prénom" type="xs:string" />
<xs:element name="dateDeNaissance" type="xs:date" />
<xs:element name="adresse" type="xs:string" />
<xs:element name="adresseElectronique" type="xs:string" />
<xs:element name="téléphone" type="numéroDeTéléphone" />
</xs:sequence>
</xs:complexType>
… est équivalent à une déclaration d'élément, dans une DTD
, où apparaîtrait (nom, prénom, dateDeNaissance, adresse, adresseElectronique, téléphone)
.
On peut vouloir modifier la déclaration de type précédente en stipulant qu'on doive indiquer soit l'adresse d'une personne, soit son adresse électronique. Pour cela, il suffit d'utiliser un élément xs:choice
:
<xs:complexType name="typePersonne">
<sequence>
<xs:element name="nom" type="xs:string" />
<xs:element name="prénom" type="xs:string" />
<xs:element name="dateDeNaissance" type="xs:date" />
<xs:choice>
<xs:element name="adresse" type="xs:string" />
<xs:element name="adresseElectronique" type="xs:string" />
</xs:choice>
</sequence>
<xs:element name="téléphone" type="numéroDeTéléphone" />
</xs:complexType>
Ce connecteur a donc les mêmes effets que l'opérateur |
dans une DTD
.
Cet élément est une nouveauté par rapport aux DTD
. Il indique que les éléments enfants doivent apparaître une fois (ou pas du tout), mais dans n'importe quel ordre. Cet élément xs:all
doit être un enfant direct de l'élément xs:complexType
. Par exemple…
<xs:complexType>
<xs:all>
<xs:element name="nom" type="xs:string" />
<xs:element name="prénom" type="xs:string" />
<xs:element name="dateDeNaissance" type="xs:date" />
<xs:element name="adresse" type="xs:string" />
<xs:element name="adresseElectronique" type="xs:string" />
<xs:element name="téléphone" type="numéroDeTéléphone" />
</xs:all>
</xs:complexType>
… indique que chacun de ces éléments peut apparaître une fois ou pas du tout (équivalent de l'opérateur ?
dans une DTD
), et que l'ordre des éléments n'a pas d'importance (cela n'a pas d'équivalent dans une DTD
).
Si un tel élément contient des attributs, alors les déclarations de ces derniers doivent se faire juste avant la balise fermante </xs:complexType>
. Par exemple…
<xs:complexType>
<xs:sequence>
<xs:element name="dateDeNaissance" type="xs:date" />
<xs:element name="adresse" type="xs:string" />
<xs:element name="adresseElectronique" type="xs:string" />
<xs:element name="téléphone" type="numéroDeTéléphone" />
</xs:sequence>
<xs:attribute name="nom" />
<xs:attribute name="prénom" />
</xs:complexType>
Dans une DTD
, un indicateur d'occurrence ne peut prendre que les valeurs 0, 1 ou l'infini. On peut forcer un élément sselt
à être présent 378 fois, mais il faut pour cela écrire (sselt, sselt…, sselt, sselt)
378 fois. XML Schema
permet de déclarer directement une telle occurrence, car tout nombre entier non négatif peut être utilisé. Pour déclarer qu'un élément peut être présent un nombre illimité de fois, on utilise la valeur unbounded
. Les attributs utiles sont minOccurs
et maxOccurs
, qui indiquent respectivement les nombres minimal et maximal de fois où un élément peut apparaître. Le tableau suivant récapitule les possibilités :
Dans une |
Valeur de |
Valeur de |
---|---|---|
|
0 |
|
|
1 (pas nécessaire, valeur par défaut) |
|
|
0 |
1 (pas nécessaire, valeur par défaut) |
rien |
1 (pas nécessaire, valeur par défaut) |
1 (pas nécessaire, valeur par défaut) |
impossible |
nombre entier n quelconque |
nombre entier m quelconque supérieur ou égal à n |
Table 2. Liste des indicateurs d'occurrence.
Il est possible également de créer un type complexe à partir d'un type simple.
On peut avoir besoin de définir un élément contenant une valeur simple, et possédant un attribut, comme <poids unite="kg">67</poids>
, par exemple. Un tel élément ne peut pas être déclaré de type simple, car il contient un attribut. Il faut dériver un type complexe à partir du type simple positiveInteger
:
<xs:complexType name="typePoids">
<xs:simpleContent>
<xs:extension base="xs:positiveInteger">
<xs:attribute name="unite" type="xs:string" />
</xs:extension>
</xs:simpleContent>
</xs:complexType>
L'élément xs:simpleContent
indique que le nouvel élément ne contient pas de sous-élément.
La notion d'espace de nom est complexe ; elle permet à un document XML
quelconque d'utiliser les balises définies dans un schéma donné… quelconque. Nous avons déjà utilisé cette notion :
dans les feuilles de style XSL
, où nous utilisions des éléments préfixés par xsl
, après avoir écrit <xsl:stylesheet version="1.0" xmlns:xsl="http://www.w3.org/1999/XSL/Transform">
dans un schéma, où nous utilisions des éléments préfixés par xs
, après avoir écrit <xs:schema xmlns:xs="http://www.w3.org/2001/XMLSchema">
.
Cela signifie que l'espace de nom auquel ces balises font référence, là où elles sont définies, est un schéma particulier que l'on peut consulter.
Nous n'allons pas ici entrer dans les détails de la notion d'espace de nom, mais simplement apprendre à valider un document XML
d'après un Schema XML
. On utilise pour ce faire le préfixe xmlns
.
Nous avons déjà vu le cas, équivalent à une DTD
de type PUBLIC
, où le schéma est… public. Un schéma est en effet un document XML
, et on trouve dans son élément racine l'attribut xmlns:xs="http://www.w3.org/2001/XMLSchema"
. Cela signifie que dans le document, tous les éléments commençant par xs
sont référencés à cette URL. Donc si on a déposé un schéma à l'adresse http://www.monsite.org/collection_schemas/biblio, on peut l'appeler par <bib:biblio xmlns:bib="http://www.monsite.org/collection_schemas/biblio">
. Dans ce cas, tous les éléments, attributs et types de données préfixés par bib:
seront ceux qui sont définis à l'adresse http://www.monsite.org/collection_schemas/biblio. Cela permet d'entremêler si nécessaire dans un document XML, des éléments portant éventuellement le même nom, mais surtout relevant de grammaires XML distinctes.
On peut aussi choisir de ne spécifier aucun préfixe, en écrivant par exemple <biblio xmlns="http://www.monsite.org/collection_schemas/biblio">
. Dans ce cas, il n'est pas nécessaire d'utiliser un préfixe. C'est ce qui est utilisé dans le cas des fichiers XHTML : <html xmlns="http://www.w3.org/1999/xhtml">
. On aurait pu écrire <xhtml:html xmlns:xhtml="http://www.w3.org/1999/xhtml">
, mais cela aurait au détriment de la lisibilité du document, et aurait aussi ralenti son appropriation par les développeurs.
Dans le cas d'une référence locale, correspondant à une DTD
de type SYSTEM
, on fait référence au schéma dans le document XML
en utilisant l'attribut noNamespaceSchemaLocation
, par <biblio xmlns:xsi="http://www.w3.org/2001/XMLSchema-instance" xsi:noNamespaceSchemaLocation="lien_relatif_vers_le_schema">
. Par exemple, <biblio xmlns:xsi="http://www.w3.org/2001/XMLSchema-instance" xsi:noNamespaceSchemaLocation="biblio10.xsd">
.
Les types simples et complexes permettent déjà de faire plus de choses que les déclarations dans le langage DTD
. Il est possible de raffiner leur déclaration de telle manière qu'ils soient une « restriction » ou une extension d'un type déjà existant, en vue de préciser un peu plus leur forme. Nous allons nous limiter dans ce cours d'initiation à la restriction des types simples.
On peut appliquer une dérivation aussi bien à un type simple qu'à un type complexe. La dérivation par restriction permet de créer de nouveaux types simples à partir des types simples prédéfinis par le format XML Schema
. On utilise pour ce faire des facettes, qui sont des contraintes supplémentaires appliquées à un type simple particulier.
Une facette permet de placer une contrainte sur l'ensemble des valeurs que peut prendre un type de base. Par exemple, on peut souhaiter créer un type simple, appelé MonEntier
, limité aux valeurs comprises entre 0 et 99 inclus. On dérive ce type à partir du type simple prédéfini nonNegativeInteger
, en utilisant la facette maxExclusive
.
<xs:simpleType name="monEntier">
<xs:restriction base="nonNegativeInteger">
<xs:maxExclusive value="100" />
</xs:restriction>
</xs:simpleType>
Il existe un nombre important de facettes qui permettent de :
fixer, restreindre ou augmenter la longueur minimale ou maximale d'un type simple
énumérer toutes les valeurs possibles d'un type
prendre en compte des expressions rationnelles
fixer la valeur minimale ou maximale d'un type (voir l'exemple ci-dessus)
fixer la précision du type…
On peut utiliser cette fonctionnalité pour reproduire ce qui, dans les DTD
, permettait de limiter les valeurs de certains attributs. Ainsi…
<xs:attribute name="jour" type="typeJourSemaine" use="required" />
<xs:simpleType name="typeJourSemaine">
<xs:restriction base="xs:string">
<xs:enumeration value="lundi" />
<xs:enumeration value="mardi" />
<xs:enumeration value="mercredi" />
<xs:enumeration value="jeudi" />
<xs:enumeration value="vendredi" />
<xs:enumeration value="samedi" />
<xs:enumeration value="dimanche" />
</xs:restriction>
</xs:simpleType>
Pour limiter la longueur d'une chaîne :
<xs:simpleType name="typeMotLangueFrancaise">
<xs:restriction base="xs:string">
<xs:length value="21" />
</xs:restriction>
</xs:simpleType>
Plus complexe, on peut utiliser des expressions rationnelles, qui permettent de spécifier quels sont les caractères autorisés, à l'aide de l'élément xs:pattern
. Par exemple…
<xs:simpleType name="typeAdresseElectronique">
<xs:restriction base="xs:string">
<xs:pattern value="(.)+@(.)+" />
</xs:restriction>
</xs:simpleType>
Dans cet exemple, (.)+
signifie que l'on peut mettre n'importe quel caractère au moins une fois, et qu'entre les deux chaînes doit impérativement apparaître le caractère @
.
Un numéro ISBN est un référent international pour une publication. Il s'agit d'un numéro à 10 ou 13 chiffres. On peut le déclarer ainsi :
<xs:simpleType name="typeISBN">
<xs:restriction base="xs:string">
<xs:pattern value="[0-9]{10}" />
</xs:restriction>
</xs:simpleType>
Bien sûr, toutes les facettes ne sont pas acceptées par tous les types. Il serait fastidieux ici d'en donner la liste ; elle est accessible sur le site du W3C à l'adresse http://www.w3.org/TR/xmlschema-0/#SimpleTypeFacets.
XML Schema
permet, outre l'utilisation des commentaires comme tout format XML
, l'adjonction de documentation aux éléments.
La documentation à l'intention des lecteurs humains peut être définie dans des éléments xs:documentation
, tandis que les informations à l'intention de programmes doivent être incluses dans des éléments xs:appinfo
. Ces deux éléments doivent être placés dans un élément xs:annotation
. Ils disposent d'attributs optionnels : xml:lang
et source
, qui est une référence à une URI pouvant être utilisée pour identifier l'objectif du commentaire ou de l'information.
Les éléments xs:annotation
peuvent être ajoutés au début de la plupart des constructions. Voir par exemple le schéma biblio10.xsd déjà donné.
Il est toujours préférable de pouvoir indiquer explicitement qu'un élément est non renseigné plutôt que d'omettre cet élément. La valeur null des bases de données relationnelles est utilisée dans ce but. XML Schema
intègre un mécanisme similaire permettant d'indiquer qu'un élément peut être non renseigné.
Nous déclarons maintenant l'élément courriel
comme pouvant être null
à l'aide de l'attribut nullable du vocabulaire de XML Schema
:
<personne>
<nom>Jean Dupont</nom>
<courriel xsi:null>
</courriel>
</personne>
Cet attribut doit toujours être préfixé par xsi
. Quant à l'élément portant cet attribut, il peut contenir d'autres attributs, mais pas de sous-élément.
Cette création est mise à disposition par Gilles Chagnon sous un contrat Creative Commons.